(Discours du Président de MAB lors de la commémoration de la Bataille de Saint-Aubin du Cormier en 2015)
Chers amis et compatriotes bretons,
Tout d’abord, nous vous remercions pour votre présence aujourd’hui, dans ce lieu de mémoire essentiel pour le Peuple Breton, car se souvenir c’est continuer de vivre et de résister pour des temps plus radieux… Comme vous le savez, ici, le 28 juillet 1488 a eu lieu la tristement célèbre bataille de Saint-Aubin du Cormier, où notre Nation perdit militairement son indépendance, puis politiquement mais de façon illégale, quarante quatre ans plus tard, dans l’Edit d’Union unilatéral de François 1er. Cet Edit non contresigné par un prince Breton plénipotentiaire, contredit le dernier traité international toujours valable entre Bretagne et France, le contrat de mariage d’Anne et de Louis XII qui sépare les deux couronnes de France et de Bretagne sur les deux têtes des enfants à naître : Claude et Renée. François 1er dépossédera l’héritage ducal de Renée à son profit, et de façon illégale face au droit international. La Bretagne est donc toujours indépendante de fait, en droit international, et la présence militaire et administrative de la France sur son territoire est une violation de ce droit international !
Mais pour la France, une occupation militaire et administrative qui dure depuis cinq siècles prévaut, et la simple habitude colonisatrice suffit à en faire une légitimité incontestable. La Bretagne est rentrée ainsi, et de façon totalement abusive, dans un cycle de soumission encore actuel, où la France décide de tout pour nous les Bretons, et très souvent contre nos intérêts comme chacun peut le constater aujourd’hui en de nombreux domaines… Mais l’histoire n’est jamais achevée, et il important que les Bretons se souviennent de leur histoire, pour préparer un avenir plus radieux et démocratique pour notre Peuple.
C’est dans cet esprit mémoriel que nos trois associations bretonnes, Koun Breizh-Souvenir Breton 845, Identité Bretonne et MAB, Musée Archipel Breton, vous invitent à venir célébrer fraternellement comme tous les ans, le souvenir de cette Bataille de St-Aubin du Cormier, afin d’unir nos coeurs pour entretenir la flamme bretonne, et ensemble relever l’étendard Breton tombé là il y a 527 ans. Car n’en doutez pas, cet étendard sera relevé, et a déjà commencé à l’être ! Aujourd’hui, face au rouleau compresseur jacobin, la Bretagne reste une terre de résistance et de solidarité, une terre où fleurissent les associations de défense de notre identité, culture, patrimoine, histoire, intégrité territoriale, respect environnemental, et surtout bien sûr de nos langues en péril… Toutes ces associations qui travaillent souvent avec rien ou pas grand chose, gardent à bout de bras avec courage et abnégation la flamme Bretonne vacillante mais toujours allumée et brillante… Chaque génération se la passe, chaque génération s’en sent responsable pour la génération d’après… et malgré les coups de boutoir continus et incessants de l’Etat Jacobin centraliste, nous avons de grandes raisons d’espérer ! Et oui, la France agonise dans une économie moribonde et un état psychologique déliquescent… Elle n’aura bientôt plus les moyens de sa politique ethnocidaire, et ses derniers tours de vis ressemblent à un chant du cygne que nous accompagneront bientôt de nos clameurs joyeuses : celles de nos libertés retrouvées !
En effet nous avons tant de raisons d’espérer, et avec nous, toutes les Nations de l’Hexagone qui commencent ou continuent de se réveiller : c’est d’abord la Savoie, par l’intermédiaire de nos amis de l’Etat de Savoie, qui a rejoint l’UNPO, l’Organisation mondiale des Nations et Peuples non représentés, et qui à suivre ont eu accès à l’ONU pour un discours très remarqué. Ils nous ont ouvert la voie, car depuis peu, le premier juillet 2015, la Bretagne est devenue à son tour officiellement une Nation et un Peuple non représentés, par l’intermédiaire de KAD, Kelc’h An Dael, pour la recréation d’un Parlement de Bretagne. Des Elections Nationales Bretonnes auront lieu en novembre 2016, avec maintenant un écho international, salué entre autres par la Ligue Celtique internationale. Je tiens à remercier ici pour son aide efficace, notre ami Stéphane Domagala, Président de la Commission Internationale de KAD et surtout Président de la très jeune mais prometteuse Association des Nations de l’Hexagone, déjà rejointe par l’Etat de Savoie et son courageux Président et ami Fabrice Dugerdil, que nous saluons tout spécialement. Nous venons également d’apprendre que l’Alsace, ulcérée par la programmation jacobine de sa disparition prochaine, vient également de faire une demande d’adhésion à l’UNPO, à travers la FDA, Fédération Démocratique Alsacienne, et ses nombreux membres que nous saluons et aurons sans doute l’occasion de rencontrer prochainement. A qui le tour à suivre ? Les Corses, les Basques, les Occitans, les Catalans sans doute… Et bientôt l’arrogance jacobine à Paris sera cernée par la volonté de nos Peuples à vouloir enfin leur autodétermination !
Cependant chers amis et compatriotes, ne nous y trompons pas, si notre combat à l’International est vital pour notre reconnaissance afin de rendre intenable la position totalitaire de la France à notre égard, il n’est pas suffisant ! Il doit être accompagné par trois autres combats ici localement en Bretagne : le combat culturel bien sûr pour la survie de notre identité multi-millénaire ; le combat de la communication, pour pallier la censure des médias subventionnés en Bretagne, qui tiennent la majorité de nos compatriotes dans l’ignorance de notre situation réelle, pour en faire de bons et gentils petits Français ; et enfin et surtout, le combat politique qui patine depuis tant d’années en Bretagne ! Que les Bretons se mettent enfin à voter Breton, et que nos divers Partis Politiques sachent pour cela s’unir pour les échéances électorales importantes… Espérons qu’en ce domaine, nos représentants politiques à travers une liste commune aux prochaines régionales, vont nous permettre de les soutenir massivement, afin d’être enfin représentés sur notre propre territoire ! Faites-nous ce plaisir chers amis politiques bretons, et tout se mettra en place tranquillement pour une Bretagne enfin bretonne et démocratique, débarrassée de proche en proche du joug jacobin !
J’aimerais aussi, pour clore cette allocution, rendre hommage à trois collectifs mémoriels de première importance : le premier est le Collectif Anne de Bretagne 2014, initié par notre ami Jakez de Poulpiquet Président de Tudjentil Breizh et coordonné avec succès et efficacité par Jacques-Yves Le Touze que nous remercions très chaleureusement. Ce Collectif a accompagné l’épanouissement d’une multitude d’événements culturels en 2014 en Bretagne, pour le 500 ième anniversaire de la mort d’Anne de Bretagne, qui ont fortifié encore plus si il en était besoin, l’image de cette femme politique bretonne d’exception. C’est dans ce cadre que l’Association MAB, Musée Archipel Breton, a invité aux Feux de la Rencontre 2014 une dizaine de troupes médiévistes du XVème siècle, avec l’aide de l’association Médiévanim, à se produire sur l’épicentre du terrain historique de la bataille de Saint Aubin du Cormier, dont nous sommes propriétaires. C’est aussi dans ce cadre, que la magnifique sculpture d’Anne de Bretagne, a été sculptée par Marc Simon, dans un bloc de granite de Lanhélin, offert par la société Hignard, et transporté gracieusement par les Transports Hautière. Nous remercions aussi les sociétés Galle et Baussan pour leur aide, sans oublier aussi tous les souscripteurs de cette sculpture, qui recevront bientôt leurs contreparties. La sculpture d’Anne a été inaugurée aux Feux de la rencontre 2015, en pleine fête gauloise armoricaine, co-organisée avec Yann Le Rousic. Notons qu’avec le passage à l’année 2015, ce Collectif Anne de Bretagne n’est pas mort, et va continuer à défendre le patrimoine historique breton sous la houlette de notre ami Jacky Flippot.
Le second collectif que nous aimerions saluer ici est le collectif Poellgor Gouel Ballon, qui commémore depuis de nombreuses années à Bains sur Oust, la fameuse victoire de Nominoë sur Charles le Chauve en 845, présidé par Loeiz Apperry et secondé par Patrick Renaud, tous les deux ici présents que nous saluons, et qui ont un projet de monument mémorial sur le champ de la bataille de Ballon… Ils vont peut-être nous en dire un petit mot à suivre. Grand merci à eux pour l’Histoire de la Bretagne. Notons au passage en clin d’½il, que la prochaine sculpture qui sera réalisée sur notre Parc de sculpture Mémorial de Saint Aubin du Cormier sera celle de Nominoe justement. Il rejoindra ainsi symboliquement Anne de Bretagne, princes alpha et oméga de la Bretagne indépendante médiévale, de 845 à 1488.
Le troisième collectif mémoriel que nous saluons ici, tout juste né, est le Collectif Alan Barbetorte qui a pour objectif de commémorer la victoire de notre premier Duc Alan Barbetorte sur les vikings le 1er août 939 à Trans, et d’en refaire une fête de la Nation Bretonne. Cette première commémoration aura lieu le premier août prochain sur le lieu historique de la bataille, entre les camps viking et breton. Le rendez-vous est donné à 10h30 sur le parking de l’étang de Villecartier pour une première commémoration historique. A suivre, tous les participants seront invités à venir pique-niquer sur le terrain Koad Sav Pell de Saint-Aubin du Cormier où auront lieux débats, rencontres et moments festifs, jusqu’à la tombée de la nuit. Ceux qui viennent de loin pourront bien sûr y camper.
Voilà chers amis et compatriotes bretons, relatées en quelques mots toutes les raisons qui nous font espérer en un réveil progressif mais certain de notre vieille Nation Bretonne. Et disons haut et fort que les 6 000 Bretons et alliés morts à Saint-Aubin du Cormier il y a 527 ans pour défendre notre souveraineté et liberté ne sont pas morts en vain ! Gloire à eux ! Nous les portons en nous dans la présente et future reconstruction démocratique de notre pays la Bretagne !
An Istor Breizh n’eo ket echu, hag un deiz e vo sklaer an amzer !
Trugarez vras deoc’h!
JLLC pour MAB, le 26/7/2015.
( Sur ABP )
Chers compatriotes, le 28 juillet 1488 avait lieu la tristement célèbre bataille de Saint-Aubin du Cormier, où notre Nation perdit militairement son indépendance, puis politiquement mais de façon illégale, quarante quatre ans plus tard, dans l’Edit d’Union unilatéral de François 1er. Cet Edit non contresigné par un prince Breton plénipotentiaire, contredit le dernier traité international toujours valable entre Bretagne et France, le contrat de mariage d’Anne et de Louis XII qui sépare les deux couronnes de France et de Bretagne sur les deux têtes des enfants à naître : Claude et Renée. François 1er dépossédera l’héritage ducal de Renée à son profit, et de façon illégale face au droit international. La Bretagne rentrera alors dans un cycle de soumission encore actuel, où la France décide de tout pour nous les Bretons, et très souvent contre nos intérêts comme chacun peut le constater aujourd’hui en de nombreux domaines… Mais l’histoire n’est jamais achevée, et il important que les Bretons se souviennent de leur histoire, pour préparer un avenir plus radieux et démocratique pour notre Peuple.
C’est dans cet esprit mémoriel que trois association bretonnes, Koun Breizh-Souvenir Breton 845, Identité Bretonne et MAB, Musée Archipel Breton, vous invitent à venir célébrer fraternellement comme tous les ans, le souvenir de la Bataille de St-Aubin du Cormier, le dimanche 26 juillet 2015 au Mémorial aux Bretons, route de Sens de Bretagne en sortie de St-Aubin du Cormier, et unir nos coeurs pour entretenir la flamme bretonne, et ensemble relever l’étendard Breton tombé là il y a 527 ans.
Nous vous proposons de nous réunir dès 12h sur le site de MAB-Koad Sav Pell, Parc de Sculpture Mémorial, à 300 m du Monument aux Bretons, pour un pique-nique. Amenez vos paniers garnis, et un feu sera allumé pour les amateurs de grillades. La cérémonie de commémoration débutera sur la pelouse du Mémorial aux Bretons à partir de 14h30.
Pour garder un climat de tranquillité et d’impartialité, la commémoration n’étant pas une tribune politique partisane, seules les bannières bretonnes historiques consensuelles seront acceptées : Kroaz Du, Drapeaux Ducal et de l’Amirauté, Gwenn-ha-Du, Anna Vreizh, drapeaux des pays bretons, inter celtique… Merci pour votre compréhension !
Trugarez vras deoc’h !
Identité Bretonne, KB 845 et MAB.
(Sur ABP)
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(Discours du Président de MAB lors de la commémoration de la Bataille de Saint-Aubin du Cormier en 2014)
Chers compatriotes et amis, nous voici réunis sur les lieux même de la bataille de Saint-Aubin du Cormier, ce dimanche 27 juillet 2014, pour commémorer cette funeste bataille, qui de proche en proche fut sans doute une des causes principales du basculement politique de la Bretagne, qui passa de la souveraineté rayonnante à l’annexion aliénante. Cette bataille qui eut lieu il y a 526 ans, le lundi 28 juillet 1488, est effectivement terrible à plus d’un titre, dans son déroulement comme dans ses conséquences : six mille bretons et alliés y périssent sous les coups de l’envahisseur français, dans une terrible mêlée sous une chaleur écrasante, et dans une stupéfaction générale de toute la Bretagne.
La défaite des armées du Duc François II à Saint-Aubin du Cormier, le contraint à accepter le traité du Verger, dont une clause stipule qu’il ne pourra marier ses filles sans le consentement du roi de France. Le dernier Duc de Bretagne meurt de désespoir le 9 septembre suivant, dans son manoir de Cazoire en Couëron, laissant derrière lui deux orphelines, Anne et sa s½ur cadette Isabeau. Cette dernière mourra deux ans plus tard d’une pneumonie laissant Anne seule face à son destin… Et quel destin ! Quand son père décède, deux ans après sa seconde épouse Marguerite de Foix, Anne est une enfant de onze ans, jeune héritière d’un duché envahi par l’armée du pays voisin, le royaume de France. Pourtant, malgré son jeune age, la nouvelle Duchesse de Bretagne, couronnée en février 1489 à la Cathédrale de Rennes, dotée d’un caractère trempé et droit, est déterminée à respecter la promesse faite à son père sur son lit de mort : ne jamais consentir à l’assujettissement de la Bretagne au royaume de France !
Et toute sa vie Anne s’y est employée : en effet, malgré le traité du Verger, elle épouse le 19 décembre 1490 et par procuration, le futur Maximilien 1er d’Autriche, provocant la colère du roi français Charles VIII. Celui-ci relance une guerre meurtrière en Bretagne au printemps 1491, et en octobre de cette même année, il vient mettre le siège à la ville de Rennes, où se trouve Anne de Bretagne, afin de lui faire renoncer à son mariage avec l’ennemi du royaume de France. Sous la menace que la Bretagne soit mise à feu et à sang, Anne fini par accepter à contre c½ur le mariage avec son ennemi Charles VIII, qui se fera à Langeais hors Bretagne, le 6 décembre 1491.
Anne qui n’a encore que 14 ans s’installe donc à la cour de France, qui est pour elle comme une prison hors et loin de sa Bretagne chérie. Elle donnera naissance à plusieurs enfants qui mourront tous en bas age. Son mari Charles VIII mourra à son tour après s’être cogné la tête à un linteau de porte, dix ans après la bataille de Saint-Aubin du Cormier. A nouveau libre, Anne rentre en Bretagne en août 1498 et restaure les droits de son Duché ainsi que sa Chancellerie, convoque les Etats de Bretagne et émet une monnaie en or. Elle obtient de son futur second époux, le Duc d’Orléans-Valois devenu Louis XII, qui rappelons le s’est battu à pied côté breton à la bataille de Saint-Aubin du Cormier, le retrait de Bretagne des troupes militaires françaises d’occupation. Anne et Louis XII se marient à la Chapelle du Château des Ducs de Bretagne, à Nantes, le 9 janvier 1499, avec un contrat de mariage favorable à la Bretagne et à son indépendance, contre signé des deux époux, et considéré par les experts actuels comme le dernier traité de droit international valide entre la Bretagne et la France. De leur mariage naîtront deux filles, Claude et Renée…
Un an avant le décès de Louis XII le 1er janvier 1515, Anne décède le 9 janvier 1514 au château de Blois, et avec elle le dernier rempart des libertés bretonnes. Sa fille aînée Claude épouse le duc d’Angoulême qui devient François 1er le 25 janvier 1515. Celui-ci ne respecte pas les clauses du traité de mariage entre Anne et Louis XII, où les couronnes de Bretagne et de France sont séparées entre les descendants, et spoliant Renée de ses droits, annexe illégalement la Bretagne par un Edit d’Union en 1532. Deux cent cinquante sept ans plus tard, les dernières libertés bretonnes sont à nouveau unilatéralement et illégalement abolies lors de la nuit du 4 août 1789… Et aujourd’hui la République française ne reconnaît toujours pas nos droits, et continue à nier jusqu’à l’existence même de notre peuple. Actuellement se joue à l’Assemblée Française l’avenir même de ce qui reste de notre pays de Bretagne : contre l’avis des Bretons de voir leur pays réunifié, les décideurs français hésitent entre sa fusion dans un grand ouest sans histoire commune, ou bien la perpétuation de son amputation du Pays Nantais. Dans les deux cas, et en tant d’autres exemples, nous pouvons affirmer que la France n’est pas une démocratie respectueuse des peuples qui la composent, mais une oligarchie centraliste jacobine, qui escamote l’histoire pour conserver de façon illégale notre destin et notre manne fiscale entre ses mains… Cela commence de plus en plus à se savoir, et nous les Bretons n’avons pas dit notre dernier mot. Notre esprit de résistance est toujours intact, qui se renouvelle de génération en génération, et un jour, de gré ou de force, la France devra accepter la renaissance de la Bretagne.
Notons au passage que cette année 2014 est l’année du 500 anniversaire de la mort d’Anne! Un Comité Anne de Bretagne 2014 a vu le jour à cette occasion, composé de nombreuses associations bretonnes, qui ont organisé hors des programmes officiels, de très nombreuses manifestations culturelles de tous types sur les cinq départements bretons. Nous avons pu constater avec plaisir que l’engouement du public breton, et donc du peuple breton pour sa duchesse et son histoire n’a pas faiblit, bien au contraire ! Son esprit de résistance vit toujours en nous, et nous savons partout le faire fructifier de multiples manières. Par exemple ici, sur le champ de la Bataille de Saint-Aubin du Cormier, notre association MAB-Koad Sav Pell vient de commander au sculpteur Marc Simon, avec l’aide de généreux donateurs que nous remercions, la taille directe dans un menhir, de l’effigie de notre bonne duchesse Anne.
Pour conclure je dirais, que si nous ne connaissons pas encore la date du jour de notre libération nationale bretonne, nous savons déjà qu’elle est en marche, et que rien ne pourra l’arrêter. Le combat de la mémoire bretonne est déjà gagné, et bientôt nous verrons celui des libertés bretonnes retrouvées l’emporter aussi !
Finalement à Saint-Aubin du Cormier, nous avons perdu une bataille, mais nous n’avons pas encore perdu la guerre ! Cette guerre se poursuit aujourd’hui pacifiquement et démocratiquement à travers nous et nos compatriotes, et ensemble nous allons la gagner !
Au nom de tous les Bretons morts pour leur pays la Bretagne, et au nom de tous nos enfants à venir, nous nous y engageons !
N’eo ket echu hag un deiz e vo sklaer an amzer !
Betek an trec’h atav!
Jean-Loup LE CUFF
27 juillet 2014
( Sur ABP )
Anne de Bretagne, par le sculpteur Marc Simon, sur le site historique. ( Granit Hignard de Lanhélin)
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Comme tous les ans à la date dominicale la plus proche du 28 juillet, a eu lieu ce dimanche après-midi 29 juillet 2012, devant le Mémorial aux Bretons, en sortie de Saint-Aubin du Cormier direction Sens de Bretagne, la commémoration de la bataille franco-bretonne et européenne de Saint-Aubin du Cormier de 1488. Cette bataille très meurtrière où l’armée bretonne et alliée du Duc François II fut écrasée par l’armée française de Charles VIII sonna militairement le glas de l’indépendance de la Bretagne. L’annexion politique et administrative de la Bretagne par la France se fera quarante quatre ans plus tard sous le règne du roi français François Ier, en 1532.
Sous un ciel mi-ensoleillé mi-gris, très différent du ciel bleu au soleil écrasant du 28 juillet 1488, Loïc Camus, représentant l’association Koun Breizh, a fait lecture d’une page d’histoire, et de divers documents, ayant rapport à la bataille. Il a aussi posé la question du devenir de cette cérémonie de commémoration, sous entendant sans doute le peu de participants, bien que cette année des convives d’un mariage anglo-breton sur le terrain de Koad Sav Pell nous aient rejoins… Un ancien de Saint-Aubin du Cormier nous chuchote en aparté, que quand il était enfant, il se rappelle de messes et commémorations du 28 juillet qui rassemblaient plusieurs milliers de personnes… On reste songeur.
Suivirent une prise de parole de Michel Chauvin qui nous parla culture, et notamment de Xavier Grall et de Glenmor, éveilleurs de conscience bretonne, ainsi que de moi-même où j’ai brossé un portrait de la situation politique toujours inchangée en Bretagne, face à l’omniprésence d’une France toujours aussi jacobine et centralisée, si peu reconnaissante de nos droits bretons qu’elle continue de bafouer…
Lancés par Michel Chauvin, les airs bretons du « Kan Bale an ARB » puis du « Bro Gozh ma Zadou » sont repris en chœur par le public. En fin de commémoration, j’ai proposé aux participants de faire une promenade découverte de l’ancienne croix bretonne de 1932, un peu plus loin dans le bois d’Uzel. Là, de nombreuses explications historiques ont été données sur la bataille ainsi que sur le mouvement breton moderne, à un public attentif, tour à tour averti ou néophyte.
A la fin de cette commémoration du 524e anniversaire de la bataille, les participants furent invités à trois cents mètres de là pour une visite du parc de sculptures-mémorial Koad Sav Pell, en construction sur les lieux où se trouvaient les lignes bretonnes et alliées avant la bataille. Cette visite a aussi été l’occasion d’échanges et de rencontres fructueuses, pour l’avenir de notre travail collectif sur la mémoire et l’histoire de notre peuple.
Au fil des années cette commémoration perdure avec parfois peu de participants, aussi, trois associations bretonnes pourraient les prochaines années mettre en commun leurs idées et énergies afin de dynamiser cette commémoration, importante pour l’histoire de la Bretagne, d’une bataille qui fut aussi une page majeure, bien que malheureusement occultée, de l’histoire européenne…
JLLC
(Sur ABP)