Des étudiants américains visitent le champ de bataille de Saint-Aubin du Cormier
Des étudiants américains viennent visiter le lieu de mémoire breton de la bataille de Saint-Aubin du Cormier de 1488, le samedi 6 octobre 2007, et s’intéressent au point de vue breton face au centralisme français :
Des étudiants de l’université américaine Franklin & Marshall de Lancaster en Pennsylvanie, au cours d’un séjour de quatre mois en France, sont venus en excursion trois jours en Bretagne, pour approfondir un cours de politique française qui aborde le sujet de la centralisation et décentralisation.
Entre une visite au Parlement de Bretagne et une autre à Batz-sur-mer, près de Guérande, au musée des marais salants où a été réalisée une exposition sur la langue bretonne en Loire-Atlantique, Serge Le Huédé, contact breton du groupe américain, a amené les treize étudiants en politique, culture et histoire, et leur professeur Kerry Whiteside, sur le lieu de mémoire breton de Saint-Aubin du Cormier.
Ainsi, le samedi 6 octobre au matin, ils ont visité le champ de la bataille franco-bretonne et européenne de Saint-Aubin du Cormier de 1488, avec comme guide Jean-Loup Le Cuff, qui en 2000 et 2001 s’était opposé avec succès à un projet profanateur en ces lieux, en s’engageant entre-autre dans l’échéance électorale locale (8,54 % aux cantonales), avec le soutien des militants bretons, d’artistes, d’agriculteurs et de riverains du site retenu pour l’enfouissement d’ordures ménagères.
Pendant deux heures, la visite s’est échelonnée entre la vieille croix érigée en 1932 par l’Emsav sur le rocher Tiolet et le donjon du château de Pierre de Dreux à Saint-Aubin du Cormier, coupé verticalement en deux par les Français après la bataille de 1488, en passant par le mémorial aux Bretons de Koun Breizh érigé en 1988 (près des lignes françaises) pour le cinq centième anniversaire de la bataille, par le terrain Koad Sav Pell où un parc de sculpture-mémorial est en cours de construction (sur les lignes bretonnes et alliées avant le début de la bataille) et le kern de la Liberté érigé en mars 2001 à la Héllandière, limite nord-est du champ de bataille, par les opposants au projet profanateur.
Tout en expliquant la bataille historique dans son contexte géopolitique, il a également été question des revendications bretonnes actuelles face au jacobinisme parisien, afin de mieux faire connaître la France, de comprendre la complexité de son histoire et des passions qui subsistent, entre volonté démocratique d’autonomie régionale et tradition centralisatrice de l’Etat français.
Association MAB, Musée Archipel Breton, le 8/10/07.